Paracha Balak

Parach Balak

 

Thème :

La fin de la Paracha précédente, ne relatait la défaite de Sihon et Og face aux Bné Israël dirigés par Moïse. Le peuple de Moav prend peur et demande à Bil’am, le Midiani, de venir maudire ce peuple envahisseur afin de pouvoir le détruire.

Bil’am, désirant tellement détruire les hébreux, doit demander à deux reprises l’autorisation de D.ieu de se rendre auprès de Balak.

En cours de route, un miracle extraordinaire se produit, l’ânesse de Bil’am se met à lui parler comme un humain.

Malgré tous ses espoirs de faire revenir D.ieu sur sa décision de protéger ses « enfants », Bil’am tente à deux reprises de maudire les Bné Israël, mais au lieu de cela, ce sont trois bénédictions que D.ieu lumière en bouche.

Tout penaud de n’avoir pu accomplir sa mission, Bil’am conseille à Balak, avant de le quitter, de faire fauter les Bné Israël par l’immoralité.

 

Commentaires :

  • L’importance de la parole :

Pourquoi Balak, roi de Moav, fait venir Bil’am, prophète de Midiane, pour maudire les Bné Israël, qui stationnent face leur territoire. Jusqu’à présent, Moav et Midiane étaient ennemis. Mais du seul fait qu’il s’agissait de détruire les hébreux, ces deux peuples se réconcilièrent (nous retrouvons, à notre époque, le même phénomène.)

Bil’am était un prophète d’égale importance, pour les nations d’alors, que Moïse pour les hébreux.

Ayant appris que la force de Moïse résidait dans sa parole, Balak pensa que Bil’am pouvait combattre les Bné Israël par la parole (Mida Kenegued Mida). D’où nous voyons l’importance de la parole émise.

Lorsque Moïse, berger de son beau-père Ytro, fut interpellé par D.ieu, au buisson ardent, pour faire sortir les Bné Israël, de leur esclavage en Égypte, commença par refuser la mission prétextant son défaut de parole, et pourtant c’est lui que D.ieu a choisi. Après sa visite au mont Sinaï, il n’était plus question, quand Moïse, de défaut le de langue, alors qu’il en avait lors de ses rencontres avec pharaon. Que s’est-il passé ? Sur le plan naturel, son défaut de langue proviendrait des charbons ardents qu’il aurait mis en bouche étant tout jeune de la maison de pharaon. Cela n’explique pas la disparition de défaut de langue après le mont Sinaï. A priori, au début, le corps de Moïse et son langage n’avaient pas la même élévation spirituelle, d’où le défaut de langue. Mais après son séjour avec D.ieu, au mont Sinaï, pour recevoir la Tora, corps et parole sont mises au diapason entraînant la disparition de ce défaut.

D.ieu a créé le monde par 10 paroles. En lui insufflant la Néchama à Adam Harichone, D.ieu a distingué l’Homme de l’animal, par la parole, mais lui a laissé son libre arbitre. Avant la tour de Babel, les peuples ne parlaient qu’une seule langue (Lachone Ha Kodesh). Mais du fait de la rébellion de l’Homme vis-à-vis de D.ieu, ce dernier dispersa les peuples avec chacun son langage. [À ce propos, j’ai entendu la chose suivante, concernant notre Paracha. Balak manda Bil’am pour détruire les hébreux par des paroles de malédiction. En prenant les deux noms sous leur forme hébraïque, les deux premières lettres de chacun de ces noms donnent : BALBEL (confusion), et les deux dernières lettres : Amalek.]

Abraham demande à Sarah de dire qu’elle est sa sœur, espérant ainsi avoir la vie sauve de la part de pharaon. Les tables de la loi, comportent 10 paroles. Moïse et Aaron devaient sanctifier D.ieu, en parlant rocher afin de donner de l’eau. Les commandements nous interdisent le « Lachone Hara » (toutes formes de mauvais langage). Tout un chacun doit respecter la parole donnée. Haman, afin d’obtenir l’autorisation de détruire le peuple juif, dit des paroles de Lachone Hara sur ce dernier. Etc.

Bil’am, par ses paroles, devait pouvoir détruire les Bné Israël, car toute parole de sa part se réalisait : celui qu’il bénissait était béni, et celui qu’il maudissait était maudit. Cependant, son ânesse ne put se dispenser de lui faire la remarque suivante : tu prétends détruire un peuple par la parole, mais il te faut une épée pour me tuer.

 

  • Références aux patriarches et aux fêtes :

En cours de route, en direction la capitale de Moav, Bil’am chevauche sur son ânesse. Cette dernière voyant l’ange devant elle, s’écarte une première fois de son chemin. L’ange se plaçant à nouveau devant, l’ânesse frotte le pied de Bil’am contre un muret, le blessant. Sur le chemin où l’on ne pouvait dévier ni à droite ni à gauche, l’ange, à nouveau, devant l’ânesse, qui alors se couche sous Bil’am. À chaque fois, Bil’am la bat pour la ramener sur le chemin. C’est alors que le miracle se produit, l’ânesse se met à parler pour reprocher à Bil’am de l’avoir frappé à trois reprises (emploi du mot Regalim et non Peamim dans le texte de la Tora, comme on aurait pu s’y attendre) avant que Bil’am ne se rende compte de la présence de l’ange épée dégainée.        Que signifie tout ce scénario.   La première fois, l’ânesse n’avait qu’une possibilité d’éviter l’ange . La seconde fois, à nouveau l’ânesse n’avait qu’une possibilité d’éviter l’ange, mais cette fois-ci en blessant Bil’am contre le muret. Mais la troisième fois, l’ânesse n’ayant aucune possibilité d’éviter l’ange, alors elle se coucha. Cela vient rappeler à Bil’am que s’il veut maudire un peuple, qu’il peut maudire le descendant d’Abraham qui est Ishmael, où les enfants de Ketoura, car Isaac a déjà été béni. S’il veut maudire un descendant d’Isaac, alors qu’il le fasse sur Essav. Mais en ce qui concerne Yaakov, tous ses descendants étaient des Saints, donc aucune possibilité, d’où l’attitude de l’ânesse qui s’est couchée. Donc aucune possibilité pour Bil’am de maudire les descendants Tsadikim des patriarches.

L’emploi du terme Regalim, vient à nouveau rappeler à Bil’am qui ne peut maudire un peuple qui doit pratiquer les trois fêtes de pèlerinage au Beit Hamikdach : Pessah, Chavouot et Soukot.

 

Conclusions :

Les paroles prononcées par notre bouche ont une importance énorme. Chaque mot est capté dans le ciel et est comptabilisée. Un jour ou l’autre, nous devrons en rendre compte. Aussi soyons prudents à ce sujet et exprimons que de bonnes paroles par notre bouche.

 

Rédigé par Mr Gerard Dadoun le 05 juillet 2017

 

LECTURE DE LA TORAH SELON LA COUTUME CONSTANTINOISE RÉALISÉE PAR RUBEN ZERBIB