Paracha Devarim

 

 

Paracha Devarim 

Thème :

 

  • Introduction :

Cette Paracha ouvre le livre de Devarim (Deutéronome), cinquième livre de la Tora écrite.

Nos sages nous disent que les quatre premiers livres ont été écrits par D.ieu lui-même, alors que ce cinquième livre c’est Moshé qu’il aurait écrit. Mais la parole de Moshé est équivalente à celle de D.ieu, vu sa proximité avec Lui. Et effectivement, nous constatons un changement de style dans l’écriture. Ce livre est également appelé : « Michné Tora » (répétition de la Tora). Moshé s’adresse ici à la génération qui allait pénétrer en Erets Israël. Aussi, fallait-il mettre en garde les Bné Israël contre les fautes passées (réprimandes) et celles à éviter en terre sainte (malédictions), tout en mettant l’accent sur les avantages à respecter la Tora (bénédictions)

Cette Paracha est toujours lue dans la semaine du 9 Av. Le mois de Av a toujours été très difficile pour nous les juifs, à quelque époque que cela soit. Nous payons la faute des Explorateurs qui ont fait manque de confiance vis-à-vis de D.ieu et provoquer ainsi les pleurs du peuple. À remarquer que ce mois précède celui de Eloul, mois des Séli’hot où nous demandons à D.ieu de faire preuve de miséricorde vis-à-vis de son peuple. Le début du mois de Tichri, qui suit, et la période où chaque individu est jugé par D.ieu en fonction de son comportement.

 

  • Développement :

La veille de sa mort, Moshé réunit l’ensemble du peuple. C’était le 1er Chevat 2488,37 jours avant sa mort. Il pensait que le moment était propice (après sa victoire sur Si’hone et Og) pour les réprimander, et réviser les Mitsvot de la Tora, le peuple étend plus réceptif à ses paroles.

Il énumère les fautes des Bné Israël, en particulier celle des explorateurs qui a retardé leur entrée en Erets Canaan (38 ans de pérégrinations à travers le désert).

Il entre coupe son discours par le rappel sur la manière de nommer les juges.

Pour avoir écouté ses remontrances sans protester, Moshé récompense le peuple par des bénédictions.

Il revient au sujet des juges, en répétant les instructions à leur intention, sur leur manière de juger.

Moshé revient sur les remontrances vis-à-vis des Bné Israël, en leur rappelant l’affaire des Explorateurs qui leur fut fatal, ainsi que l’incident de ceux qui, malgré sa mise en garde, ont voulu forcer leur entrée en Erets Canaan à ce moment.

Hachem interdit la conquête de Séir (Edom) promis aux descendants de Essav, de Moav et de Amon descendants de Loth, du fait de leur apparenté avec Abraham. D’autre part, Amon et Moav auraient dans leur descendance deux êtres exceptionnels : Ruth la Moavite (l’ancêtre de la dynastie Davidique), ainsi que Na’ama l’Ammonite (mère du roi Re’havam).

Moshé rappelle ensuite la victoire sur Si’hone et son armée, ainsi que sur Og. Il relate enfin la répartition des territoires de la rive Est du Jourdain et son admission ou de tribu et demie (Réouven, Gad et la moitié de Ménaché.

 

Commentaires :

La Paracha Devarim constitue un long discours de remontrances sur tous les aspects de la mauvaise conduite des Bné Israël par le passé. Moshé a beaucoup hésité à leur parler dans ce sens, suite à son expérience malheureuse au moment de faire donner de l’eau par le rocher. Ayant traité le peuple de « rebelle », D.ieu lui en a tenu rigueur en lui interdisant l’accès en terre sainte. Cependant, Moshé, qui aimait les Bné Israël et qui avait eu une attitude irréprochable vis-à-vis d’eux, avait des paroles « lechem chamaîm » et de ce fait pouvait leur parler de manière dure.

Comment se fait-il que Moshé, qui aimait les Bné Israël, ai mis l’accent sur leurs fautes, alors que le prophète Bil’am, qui les haïssait, a fait leur éloge. L’inverse eut été plus compréhensible. Le midrash nous éclaire à ce propos: si Moshé avait fait l’éloge des Bné Israël, il aurait pu être traité de complaisance vis-à-vis de ce qu’il aimait. Ce qui n’est pas le cas pour Bil’am. Ce qui donne plus de force à leurs paroles. En réalité, les louanges de Bil’am avaient pour fondement la haine qu’il vouait au peuple juif, tandis que les remontrances acerbes de Moshé venaient de l’amour.

Nous constatons que dès la première phrase du premier chapitre du livre de Devarim, Moshé aborde directement les remontrances vis-à-vis du peuple d’Israël. Il ne cite pas explicitement leurs fautes, mais rappelle les endroits où elles ont eu lieu : dans le désert (récrimination du peuple avant d’arriver au mont Sinaï), dans la plaine (à propos de Baal Peor à Chitim), face à la mer des joncs (« est-ce parce qu’il n’y a pas de tombeaux en Égypte, que tu nous as pris pour mourir dans le désert ? »), entre Parane et Tofel, Labane (dans toute la Tora, aucun lieu portant ces noms ne sont cités, cependant, Moshé leur reprocha les mots avec lesquels ils calomnièrent – Tofel – la manne qui est blanche – Labane – et ce qu’ils firent dans le désert de Parane par la faute des Explorateurs), et ‘Hatsérot (la dispute de Kora’h), et Di-Zahav (la faute du veau d’or). Ceci nous montre avec quelle délicatesse Moshé fait ses remontrances au peuple.

Le midrash fait remarquer que seul un orateur exceptionnel pouvait discourir ainsi 36 jours durant pour transmettre le livre de Devarim. Comment donc Moshé connu pour être mauvais orateur en raison d’un défaut de prononciation, put-t-il accomplir un tel exploit ? N’avait-il pas dit initialement : « je ne suis pas un homme éloquent ! Comment peux-tu Hachem, m’envoyer au palais de pharaon ? » Ceci confirme qu’il avait été guéri lorsqu’il était resté sur le mont Sinaï, étudiant nuit et jour avant de recevoir les tables de la loi. Depuis, Moshé avait pu expliquer la Tora avec aisance et fluidité.

Le séjour des Bné Israël au pied du mont Sinaï, et après avoir obtenu le pardon (avec sursis) de la faute du veau d’or, leur avait permis d’atteindre un niveau spirituel extraordinaire, qui pratiquement avait aboli la mort. Aussi, D.ieu souhaita les faire entrer très rapidement en terre sainte (trois jours de voyage au lieu de 11 normalement) ils auraient pu alors se contenter uniquement que de la Torah orale (les quatre premiers livres). Leur niveau de compréhension avant la faute des explorateurs qui calomnièrent le pays, montrant un manque de foi en D.ieu diminuant ce niveau au point, que la Torah orale explicitant la Torah écrite fut nécessaire. Le livre de Devarim est en quelque sorte l’intermédiaire nécessaire entre la Torah écrite et la Torah orale, ce qui nous permet de comprendre que ce livre a été écrit par Moché qui a été la courroie de transmission les commandements de D.ieu.

Fasse en sorte, que par notre étude assidue de la Tora aussi bien écrite qu’orale, notre niveau spirituel s’élève et que D.ieu rassemble rapidement ses enfants en terre sainte, et nous fasse vivre en paix. Choisissons la Tora, choisissons la vie. Choisissons la bonne voie pour que le fer ne traverse pas notre pays. Amen

 

Rédigé par Mr Gerard Dadoun le 25 juillet 2017

 

LECTURE DE LA TORAH SELON LA COUTUME CONSTANTINOISE RÉALISÉE PAR RUBEN ZERBIB