Paracha Vaet'hanan

 

Vaethanane

 

Thème :

Moshé relate combien il a supplié D.ieu de le laisser traverser le Jourdain (515 Tefilot), sans succès.

Il exhorte le peuple à faire Téchouva en exil, car il sait que les juifs serviront des idoles et seront exilés et dispersés.

Moshé désigne les trois villes de refuge situées sur la rive Est du Jourdain.

Lorsque Moshé vit que le peuple prenait à cœur ses remontrances et était attentif à ses mises en garde contre l’idolâtrie, il pensa qu’ils étaient prêts à écouter un rappel de toute la Tora. Il commença par les Dix commandements, fondement de toutes les Mitsvot. Il rappelle ce qui s’est produit avant et après le Matane Tora. Il enseigna alors aux Bné Israël la mitsva de reconnaître et de croire en l’Unité de D.ieu : Chéma Israël, et, par voie de conséquence, la mitsva d’aimer Hachem.

Après la mitsva de croire en l’Unité de D.ieu, la Torah mentionne que D.ieu nous a donné des signes par lesquels nous nous rappelons notre lien avec lui : les Tefilin (à placer sur son bras et sur sa tête), ainsi que les Mezouzot (à apposer à ses portes).

Moshé met en garde les Bné Israël, de ne pas oublier la rédemption d’Égypte, même lorsqu’ils jouiront des richesses d’Erets Canaan. Ne pas mettre le Tout-Puissant à l’épreuve.

Hachem ordonne de chasser ou de détruire les sept nations vivant en Erets Canaan, et interdit de contracter mariage avec elles. Moshé explique avec force, les raisons de ces interdits, afin de préserver le Klal Israël des voies impures les idolâtres. Il ajoute que les juifs ne doivent pas se laisser décourager par la prospérité des méchants.

 

Commentaires :

Le « midrash raconte » sur le livre de Devarim nous apprend :

Pourquoi Moshé a-t-il tant supplié D.ieu de le laisser entrer en Erets Israël, malgré Son interdit ?

Que de fois avait-il plaidé la cause des Bné Israël devant D.ieu, qui souhaitait détruire le peuple à la suite de leurs fautes (veau d’or, explorateurs, …), avec succès. Après sa victoire sur Si’hone et Og, début la conquête Erets Israël, ces territoires faisant partie de la terre promise. Moshé pensait que le moment était propice pour obtenir une réponse favorable à ses prières de la part de D.ieu : « si tu ne me permets pas d’entrer en Erets Israël, ma mission restera incomplète. C’est à moi que tu as révélé la Tora, ne m’accorderais-tu pas le privilège de l’enseigner en Erets Israël ? ». D.ieu, irrité par l’insistance de Moshé, lui répondit : « je ne peux t’écouter, car j’ai fait deux serments : ou bien il te faudra mourir dans le désert, ou bien je détruirai le Klal Israël ».

 Pourquoi la survie de Moshé, aurait-elle conduit à la destruction du peuple juif ?

Le Gaon de Vilna explique, au nom de nos sages, que si Moshé était entré en Erets Israël, le Beit Hamikdach final aurait été construit immédiatement. La sainteté du temple édifié sous son égide, aurait été telle qu’il eût été indestructible. Dès lors, si les juifs avaient fauté, Hachem les aurait annihilés. Dans sa miséricorde, Hachem permit que le Beit Hamikdach fut construit par des chefs d’une stature moindre, car, dans sa prescience, il savait qu’il lui faudrait un jour le détruire pour assurer la survie du peuple juif.

Le midrash explique qu’il est fait allusion aux 515 types de supplications de Moshé par le mot « Vaêt’hanane / j’ai imploré », dont la valeur numérique est égale à 515. Selon la Kabbala, les anges prient quotidiennement un tel nombre de prières. Ech Daat suggère que ce nombre signifie que les prières de Moshé visaient au bien-être de l’humanité jusqu’à l’ère de la rédemption finale : le monde présent prendra fin 6093 années après la création. La mort de Moché est survenue en l’an 2448. Il priait pour les 3605 années restantes qui, si on les divise en cycle de Chmitta, font un total de 515 cycles d’années de sept ans, de la mort de Moché jusqu’à la fin de l’ère présente.

 

Pourquoi Moshé a-t-il si ardemment désiré entrer en Erets Israël ? Et pourquoi Dieu le lui a refusé ?

 

Les motifs pour lesquels Moshé souhaitait si ardemment entrer en Erets Israël étaient purement spirituels. Il aspirait à atteindre une perfection personnelle en accomplissant des Mitsvot telles que les troumot, les bikourim et la Chmitta, que l’on ne peut observer que dans le pays. De là, nous voyons la valeur des petites actions. En quoi, une petite action serait-elle plus importante et plus décisive qu’un acte sublime qui consiste à sacrifier sa vie pour la Tora ? En réalité, les grandes actions, ne révèlent pas la valeur réelle et le fond de l’homme, car elles peuvent être dictées par un enthousiasme superficiel qui pousse l’homme à réaliser de grandes choses. Mais à coup sûr, ce sont les petits faits, apparemment sans importance, qui révèlent les qualités profondes de sincérité et de grandeur chez un homme qui, dans un désir de respecter tous les petits détails, montre son véritable amour pour le créateur. Moshé voulait inciter Israël d’accomplir ces Mitsvot.

L’une des raisons pour lesquelles Hachem a refusé les prières de Moshé est l’enseignement, destiné à toutes les générations, que D.ieu punit chaque péché. La mort de Moché viendrait nous apprendre qu’il faut se garder de transgresser la parole de D.ieu. En outre, D.ieu fit en sorte que Moshé fut enseveli avec la génération du désert afin que son mérite la protège et assure sa résurrection lors de te’hiat hametim.

 

De ces commentaires, nous voyons apparaître les deux attributs avec lesquels Hachem a créé le monde : l’attribut de rigueur (Elohim) et l’attribut de miséricorde (Hachem). Ces deux attributs semblent contradictoires, mais en fait, ils sont complémentaires. C’est ce que nous enseigne la lecture du Chéma qui vient attester l’unicité de D.ieu et où la formulation de cette profession de foi inclus, de manière indissociable, ces deux attributs : Hachem Elokekha.

 

Cette Paracha, est systématiquement lue après le 9 Av. Le premier mot de la haftara qui lui est associée, est : « Na’hamou /consolation ». C’est ce mot qui a donné le nom à ce Shabbat : Shabbat Na’hamou -- shabbat de la consolation. C’est la première de la série de sept haftarot dites de « réconfort ». La consolation que le prophète Isaïe adresse ici à Jérusalem, se place dans un contexte historique bien précis. En l’an 586 avant notre ère, les babyloniens ont détruit Jérusalem et déporté ses habitants sur les bords de l’Euphrate. Quarante-sept ans plus tard, Babylone, à son tour, est conquise par les perses, et l’empereur Cyrus se dispose à signer un édit permettant le retour des déportés dans leur patrie. C’est cet événement, éminemment consolant pour le peuple d’Israël, qu’entrevoit Isaïe dans le texte de cette affaire. Bien au-delà de ce contexte historique, cette haftara a une résonance messianique. Sa consolation s’adresse aux exilés de tous les temps, à ceux qui porte le deuil aussi bien de la chute du premier temple de celui du deuxième temple. Le prophète s’efforce par-dessus tout, de nous faire saisir la toute-puissance et l’amour de Dieu qui, seul, est appelée à être notre consolateur. Sa toute-puissance, face aux nations qui nous oppriment, est la garantie de la réalisation de la restauration du peuple d’Israël sur la terre sainte.

Grâce à D.ieu, nos yeux ont eu le bonheur d’être les témoins de la première étape de ce renouveau. Que nous soyons ceux qui vivrons l’étape ultime, bien que redoutable. Que notre comportement fasse que Hachem nous juge avec l’attribut de clémence. Amen

 

Rédigé par Mr Gerard Dadoun le 3 Aout 2017

 

LECTURE DE LA TORAH SELON LA COUTUME CONSTANTINOISE RÉALISÉE PAR RUBEN ZERBIB