Paracha Chofetim

 

Deutéronome, chapitre 16, verset 18 :

 « Des juges et des policiers tu te mettras dans toutes tes portes… »

 

La suite du verset 18 précise qu’il s’agit ici de la ville (et non des portes), ou du moins, c’est ainsi que Rachi l’interprète. Mais pourquoi est-ce au singulier, et non au pluriel : tu te mettras… une ville et tout un monde, un individu c’est pareil (macrocosme = microcosme)

 

Cette paracha est toujours lue dans la semaine de Roch ‘Hodech ELLOUL, le mois durant lequel les Sepharadim lisent les selikhotes afin de se repentir de toutes les fautes qu’ils ont commises, et ce, juste avant Rosh Hashana. Ce faisant, c’est une manière de se purifier et d’accueillir, en nous, la Chekhina (yaassou li Mikdach Che nechakhen betokham = qu’ils me fassent un sanctuaire pour résider en eux)

 

Cependant, comment se fait-il que cette paracha soit lue à ce moment-là. Ne faudrait-il pas interpréter le fait de mettre des juges et des policiers dans toutes les portes, comme une recommandation d’établir des juges et des policiers à chacun des orifices de notre corps :

  • Les yeux : sommes-nous pas en permanence obligés de juger si ce qui est à notre vue est kasher ou non ? Si non alors nous devons nous policer afin de ne pas regarder cette chose ?
  • Les oreilles : ne sommes-nous pas obligés de juger que ce que nous entendons est kasher ou non ? Si non (Lachone Hara, parole d’immoralité…) ne devons-nous pas nous policer afin de ne pas l’entendre ?
  • Les narines : là aussi, nous devons nous policer afin de ne point suivre par exemple une femme dont l’odeur nous plaît beaucoup.
  • La bouche : faire attention à ne point prononcer de paroles contraires à ce que la Torah nous recommande (Lachone Hara, parole d’immoralité,…), de même pour la nourriture que nous consommons.
  • Les pores de la peau : attention aux produits que nous passons sur notre peau. Ils sont absorbés dans notre corps à travers les pores, et nous polluent.
  • Les parties sexuelles : là aussi la Torah recommande une attitude morale D.ieu ne supporte pas l’immoralité.

 

Quand D.ieu a créé l’homme, il a également créé son libre arbitre, et le fait de mettre sur nous des juges et des policiers, c’est l’exercice même de notre libre arbitre.

Choisir la voie de la Torah, c’est choisir la vie.

Pour pouvoir juger, il faut connaître. Pour connaître, il faut étudier : préambule à tout rapprochement avec D.ieu. Établir des juges et des policiers à toutes les portes de notre corps, c’est se sanctifier, recevoir en nous (au milieu de nous) la présence divine, source de toute vie.

 

Rédigé par Mr Gerard Dadoun le 28 Aout 2017

 

 

LECTURE DE LA TORAH SELON LA COUTUME CONSTANTINOISE RÉALISÉE PAR RUBEN ZERBIB